Luminothérapie : quand la lumière soigne

La luminothérapie ne date pas d’hier. Mais son utilisation dans le traitement de la dépression saisonnière ou des troubles du sommeil date des années 1980. Depuis, elle fait ses preuves dans le traitement des dépressions légères à modérées mais aussi des troubles du sommeil.

Un peu d’histoire : la luminothérapie, un siècle de découvertes

C’est Niels Ryberg Finsen qui, à la fin du XIXe siècle, a le premier a eu l’idée d’utiliser la lumière pour ses vertus curatives. En l’occurrence, le médecin danois qui a reçu le prix Nobel pour ses travaux en 1903, découvre qu’il est possible de traiter certaines maladies de la peau, comme le lupus, avec des rayons concentrés. Sa découverte fait grand bruit avant d’être oubliée… Mais en 1984, le psychiatre Norman E.Rosenthal décrit ce qu’il appelle la “dépression saisonnière”. Et développe pour la soigner, un traitement à base luminothérapie, ayant observé que l’exposition “à une lumière artificielle vive a un effet antidépresseur”[i].

Enfin, il y a une vingtaine d’années, des chercheurs ont identifié les cellules ganglionnaires à mélanopsine. Elles tiennent un rôle particulier en transmettant l’information lumineuse vers des centres du cerveau dits « non-visuels ». On a observé en laboratoire que, sans ce photorécepteur, “les fonctions non-visuelles sont perturbées, l’horloge biologique est déréglée et fonctionne en « roue libre » par rapport à l’alternance jour-nuit, et l’effet stimulant de la lumière est compromis.” Et quand la synchronisation de notre horloge biologique circadienne est défaillante, on peut s’attendre à des répercussions sur l’alternance veille/sommeil. La température corporelle, la pression artérielle, la production hormonale mais aussi la mémoire, l’humeur, la vigilance, la cognition, le sommeil…

Méfaits et bienfaits de la lumière

Au fil des connaissances, le corps médical a découvert les méfaits de certaines sources de lumière (celle des écrans qui par exemple qui inhibe la sécrétion de la mélatonine, l’hormone qui favorise l’endormissement). Et, depuis plus d’un siècle, les chercheurs nous éclairent aussi toujours plus finement sur le rôle de la lumière sur notre santé, notre bien-être et sur ses effets importants sur notre cerveau. Et ont exploré le champ d’application de la luminothérapie. Aujourd’hui, on évoque son intérêt pour la prise en charge de la dépression (saisonnière ou pas), les problèmes de sommeil, les troubles liés au travail de nuit, les performances cognitives, certains troubles neurodégénératifs.

La luminothérapie est désormais présentée comme un traitement possible de la dépression (saisonnière, post partum…) ou encore des troubles du sommeil tandis qu’on explore encore d’autres champs d’application. C’est en produisant ses effets sur les cellules ganglionnaires à mélanopsine de la rétine que la lumière active les structures cérébrales impliqués dans les symptômes qu’on observe dans ces différents troubles. Il est important qu’un professionnel de santé pose un diagnostic afin de déterminer votre programme de luminothérapie. De même, il validera qu’il n’existe pas de contre-indications (elles sont rares mais concernent certaines maladies des yeux, des troubles psychologiques ou encore l’utilisation de médicaments photo-sensibilisants).

Les séances

Selon les cas, les séances durent de 20-30 minutes (ou plus selon les lampes) durant lesquelles on est exposé à une lumière de forte intensité (10 000 lux). Elles se déroulent généralement lieu le matin, au réveil (en tout cas avant 9:00 généralement). A un horaire spécifique déterminé en fonction des besoins du patient et ce, pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Le panneau lumineux est placé, de côté, entre 30 et 50 centimètres des yeux du patient qui n’est pas obligé de regarder la lumière mais doit garder les yeux ouverts pour bénéficier des bienfaits des rayonnements et recharger ainsi ses batteries ! Il est à noter que les lampes de luminothérapie n’émettent pas de rayons ultraviolets ou infrarouges ! De fait, aucun effet négatif n’a été enregistré sur la rétine.

La clé de la réussite du traitement tient à l’observance du patient. Les effets sont d’autant plus probants que les séances sont quotidiennes, aussi longues que recommandé, et se déroulent à l’horaire prédéterminé. Les effets secondaires sont rares mais certains désagréments peuvent se manifester tels la sécheresse oculaire ou une sensation d’irritation des yeux, des maux de tête…
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Sources : 

Norman E. Rosenthal, MD; David A. Sack, MD; J. Christian Gillin, MD; Alfred J. Lewy, MD, PhD; Frederick K. Goodwin, MD; Yolande Davenport, MSW; Peter S. Mueller, MD; David A. Newsome, MD; Thomas A. Wehr, MD, Seasonal Affective DisorderA Description of the Syndrome and Preliminary Findings With Light Therapy

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