La croissance du nourrisson et de l’enfant
La croissance
La croissance s’évalue par la mesure du poids, de la taille et du périmètre crânien. Toutes ces mesures sont prises régulièrement par les médecins (pédiatres, généralistes, médecin de la PMI (Protection Maternelle & Infantile), médecins scolaires, etc.), et sont reportées sur des courbes appelées « courbes staturo-pondérales » qui figurent dans le carnet de santé de l’enfant.
Ces courbes ont été établies par des moyens statistiques : la zone dite « normale » est située entre –2 et +2 DS (déviation standard), et représente 95% des enfants du même âge en bonne santé. En créant la courbe d’un enfant déterminé, les médecins peuvent la comparer aux courbes standards, suivre la bonne régularité de la courbe au cours de la croissance et éventuellement déceler une anomalie de la croissance ou « cassure » de la courbe qui est parfois le premier signe d’une maladie sous-jacente (infections à répétitions, intolérance alimentaire, malnutrition, maladie rénale, maladie endocrinienne, etc.).
En dehors de cas particuliers, il n’est pas nécessaire que les parents pèsent eux-mêmes leur enfant à domicile pour la surveillance de sa croissance staturo-pondérale. Ils doivent, en revanche, faire examiner régulièrement leur enfant par un médecin.
Quelques repères pour l’évolution du poids et de la taille des enfants :
► Poids : de la naissance à 3 ans : environ +25g/j puis de 3 mois à 6 mois : +400 à 800g/mois
► Taille : de la naissance à 3 mois : +3,5cm/mois et de la naissance à 1 an : +20cm
La croissance ralentit ensuite à partir de 2 ans jusqu’à la puberté (soit 11 ans chez les filles et 13 ans chez les garçons) où elle reprend de plus belle : environ +20cm au cours de la puberté.
La taille définitive d’un individu est définie génétiquement. Elle peut être estimée grossièrement à partir de la taille des deux parents. Cependant, elle est aussi influencée par la puberté : plus celle-ci survient tôt, plus la durée de croissance pubertaire sera courte et inversement. En effet, il est courant que les petits garçons deviennent de très grands adolescents et adultes suite à une puberté un peu tardive. Enfin, certains facteurs psycho-sociaux peuvent influencer la croissance (carence affective).
A l’échelle de la population européenne, on constate que depuis le 19ème siècle, les enfants sont en moyenne plus grands que leurs aïeux, ceci étant probablement du à une nette amélioration de l’état nutritionnel et des conditions d’hygiène. Actuellement, la taille adulte moyenne est de 175 cm chez les garçons et 163 cm chez les filles.
La corpulence
La mesure de la corpulence des enfants est apparue plus récemment dans les carnets de santé, depuis le constat par les autorités de santé d’une progression de l’obésité chez les enfants en France.
La corpulence se mesure par le calcul de l’indice de masse corporelle (IMC=poids/taille2) d’un enfant. La valeur de l’IMC de l’enfant est calculée à chaque visite médicale et est reportée sur la « courbe de corpulence » qui figure dans le carnet de santé. Cette courbe a été établie par les mêmes moyens statistiques que les courbes staturo-pondérales : la zone dite « normale » est située entre –2 et +2 DS (déviation standard) et représente 95% de la population pour une même classe d’âge d’enfant en bonne santé.
La courbe de corpulence normale a une forme bien particulière : elle est ascendante pendant la première année de vie (bébés potelés) puis elle décroit à partir d’environ 1 an (âge de la marche) puis remonte à partir de 6 ans ; c’est le rebond d’adiposité normal.
En créant la courbe d’adiposité d’un enfant déterminé, les médecins peuvent la comparer aux courbes standards, suivre sa bonne régularité et éventuellement déceler un rebond d’adiposité précoce qui est un très bon marqueur de risque d’obésité infantile même quand l’enfant ne parait alors pas encore « trop gros ». Ce dépistage de l’obésité infantile permet de mettre en place des mesures de prévention précoce de l’obésité en corrigeant suffisamment tôt les mauvaises habitudes alimentaires, avant que l’obésité ne s’installe.