Antibiorésistance : luttons !
Une grave menace
« Les antibiotiques, c’est pas systématique ! » Peut-être vous souvenez vous de ce slogan visant à nous faire prendre conscience que 1- les antibiotiques sont efficaces pour lutter contre les infections bactériennes mais restent sans effet sur les virus, champignons, etc. et 2-que nous en consommons sans doute plus que de raison ? L’OMS a tiré le signal d’alarme en 2015, estimant que « la résistance aux antibiotiques constitue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale ».
Comment les bactéries deviennent résistantes…
On parle d’antibio-résistance quand une bactérie résiste à l’action d’un (ou plusieurs) antibiotique(s). Certaines bactéries sont résistantes naturellement à certains antibiotiques (il en a toujours été ainsi). D’autres, autrefois sensibles, deviennent résistantes à un ou plusieurs antibiotiques ; on parle alors de résistance acquise. Que se passe-t-il ? Soit leur chromosome a subi une mutation génétique, soit –et c’est le cas le plus fréquent- les bactéries ont acquis le matériel génétique (en provenance d’autres bactéries) qui les rend résistantes.
Du bon usage des antibiotiques
Les antibiotiques ont été en quelque sorte victimes de leur succès. Devant leur efficacité en santé humaine et animale, on les a utilisés de façon massive et répétée. Ou inadaptée (traitements trop longs, trop courts, mal dosés). On a ainsi favorisé les souches résistantes : en effet, quand on emploie un antibiotique, il tue les bactéries responsables de l’infection et laisse le champ libre à celles qui lui résistent et qui peuvent devenir prédominantes. Ces souches résistantes, on les trouve désormais chez l’homme et l’animal, mais aussi dans la nature, dans les cours d’eau en aval des villes ou des élevages.
Un phénomène qui prend de l’ampleur
Observé d’abord dans les hôpitaux, le phénomène de résistance aux antibiotiques prend de l’ampleur en ville. Aujourd’hui, on peine (voire on échoue) parfois à soigner en France certaines maladies infectieuses courantes comme les cystites ou encore l’otite du nourrisson, la pneumonie…L’antibiorésistance est une cause de mortalité, notamment chez les sujets fragiles (nouveau-nés, femmes enceintes, malades chroniques, sujets immunodéprimés, patients hospitalisés…)
Que faire ?
Pour éviter d’être confronté à un problème d’antibiorésistance, on n’a rien trouvé de mieux que d’éviter les infections ! Les mesures à prendre sont simples puisqu’il s’agit de :
- Se laver les mains après un passage aux toilettes, après avoir éternué ou s’être mouché, avant de préparer un repas, en rentrant chez soi (après les courses, le travail…), après avoir pris soin d’une personnes, d’un animal…
- Conserver et préparer ses aliments dans le respect des règles d’hygiène (attention à la conservation, à la préparation et à la cuisson des aliments) et en choisissant si possible des produits d’élevage sans antibiotiques
- Tenir à jour son carnet de vaccination !
Mais aussi :
- Faites confiance à votre médecin qui sait quand les antibiotiques sont nécessaires, quel traitement prescrire, pour quelle durée et dans quelle posologie,
- Ne (ré)utilisez jamais d’antibiotiques sans l’avis d’un médecin,
- Ne réduisez ni n’allongez de votre propre chef la durée de votre traitement,
- Si vous ressentez des effets indésirables pendant votre traitement ou si vous ne vous sentez pas bien à la fin d’un traitement : parlez en à votre médecin ou à votre pharmacien !