Allergies aux chats que faire ?

Vous pleurez (mais pas de joie) dès que vous croisez un chat ? Votre neveu se met à tousser quand il en approche un ? Il est possible que vous soyez allergiques aux chats ! Comment le savoir ? Que faire pour atténuer les symptômes ? La désensibilisation est-elle la solution ?  Pascale Couratier, directrice générale de l’Afpral, répond à nos questions.

1. Quels sont les symptômes d’une allergie aux chats ?

Les personnes allergiques aux chats peuvent présenter un ou plusieurs symptômes qui touchent la sphère ORL et respiratoire : de la rhinite avec nez qui coule / éternuements à la crise d’asthme (toux) en passant par la conjonctivite. Certaines personnes peuvent même présenter des rougeurs sur la peau, mais c’est très rare. Tous les symptômes peuvent être présents, ou un seul : c’est très variable selon les individus et… les chats !

2. Tous les chats ne sont pas allergisants de la même façon ?

Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les poils de chat qui sont responsables de l’allergie mais une protéine -Fel d1- produite par les glandes salivaires et sébacées de l’animal. Donc que le chat ait le poil long ou court ne change rien. En revanche, on sait que les chats mâles non castrés sont plus allergisants que les autres… et que les chats dits « hypoallergéniques » n’existent pas !

3. Quand les symptômes apparaissent, vers qui se tourner ?

On doit consulter un allergologue qui déterminera si les éternuements et/ou la toux par exemple sont bien imputables au chat. Pour cela, il procèdera à un « prick test » : c’est un test cutané qui consiste à tester la réaction de la peau quand elle est exposée à un allergène. Il est généralement réalisé sur l’avant-bras où le médecin pose le liquide concernant les allergènes avant de piquer légèrement la peau de façon à ce qu’il pénètre au niveau de l’épiderme. La réaction ne se fait pas attendre puisqu’on a les résultats en 15 minutes. En cas de doute, l’allergologue peut également prescrire une analyse de sang par laquelle on va mesurer un dosage des IgE (anticorps immunoglobine E) spécifiques de l’allergie aux chats.

4. Quels sont les traitements de l’allergie aux chats ?

Si l’allergie est confirmée, l’allergologue peut prescrire un traitement à base d’antihistaminiques sous forme de comprimés, de collyre en cas de conjonctivite, éventuellement de corticoïdes si les crises sont sévères, voire de bronchodilatateur pour contrer les crises d’asthme.

5. Qu’en est-il de la désensibilisation ?

Quand l’allergie devient gênante pour la personne qui en souffre, l’allergologue peut proposer un processus de désensibilisation. Il consiste en un traitement quotidien qui dure généralement trois ans. Le patient est exposé chaque jour à une dose plus forte d’allergène en absorbant un liquide posé sous la langue (voie sublinguale). La désensibilisation ne fonctionne pas toujours à 100 %… Mais on observe souvent une nette diminution des symptômes qui permet de retrouver une « vie normale ».

Nos astuces : Comment se protéger de son chat (ou de celui des voisins)

  • Si on est allergique aux chats mais qu’on n’en a pas chez soi, le mieux c’est de les éviter ! Si l’on sait qu’on va devoir en croiser, il vaut mieux prendre son antihistaminique en prévision. Se laver les mains et laver ses vêtements dès son retour à la maison
  • En cas d’allergie, on peut en tout cas tenter de réduire son exposition aux allergènes, notamment en interdisant au chat d’entrer dans la chambre à coucher, voire de grimper sur le canapé (sinon, on peut réserver une housse au chat qu’on retire quand on s’assoit).
  • Il est préférable de se laver les mains chaque fois qu’on l’a caressé
  • Il est conseillé de passer régulièrement l’aspirateur et de faire la chasse aux poils pour traquer les allergènes.
  • On peut tester sur son chat les croquettes conçues pour minimiser les réactions allergiques ! Grâce à une composition avec une molécule qui neutralise la production de Fel d1
  • Vous pouvez également passer un gant de toilette humide sur votre chat : il n’aimera peut-être pas ça, mais vous débarrasserez son pelage des substances allergènes pendant quelques heures. Ce qui peut être un bon compromis quand on reçoit la visite d’une personne allergique !


L’Afpral est l’association française pour la prévention des allergies, reconnue depuis 2009 en tant qu’association d’usagers du système de santé : elle représente les personnes allergiques auprès des instances hospitalières, des ministères, des collectivités… Mais elle mène de nombreuses actions pour améliorer la santé et la prise en charge des malades. Elle œuvre notamment pour un accueil adapté des enfants allergiques dans les cantines scolaires et assure des sessions de formation à destination des professionnels. Et enfin, elle est membre de la Fédération française d’allergologie.

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