Cancer et émotions, le grand défi

cancer-emotions

De l’annonce de la maladie jusqu’à la fin du traitement, voire après, le cancer déclenche un flot d’émotions qui se succèdent, se chevauchent et font parfois beaucoup souffrir. Les connaitre pour mieux les gérer, ça peut aider !

L’annonce du cancer : un torrent d’émotions

Quand on apprend qu’on est atteint d’un cancer, on est souvent dans un état de choc. Le diagnostic peut entrainer une forme de confusion, un peu comme si l’on était anesthésié, sans réussir à penser ou ressentir clairement les choses. On est sidéré.

Ensuite, les émotions arrivent, les unes succédant aux autres, parfois à une vitesse folle. Chacun réagit à sa façon, en fonction de sa sensibilité, de son vécu, de sa personnalité… En étant informé sur les conséquences psychologiques de la maladie, on peut être mieux armé pour comprendre ce grand chamboulement et s’adapter.

Il n’y a pas de réaction normale /anormale face au cancer. On peut se sentir en colère, terrassé de tristesse, angoissé, envahi par la peur ou la culpabilité, … (ou tout cela à la fois). Et chacun peut trouver en soi des ressources pour « gérer » ces émotions et continuer à avancer.

S’entourer pour mieux lutter

Mais parfois, ces émotions nous terrassent ou nous submergent. Jusqu’à perturber notre vie, le suivi des soins médicaux, amplifier les symptômes somatiques de la maladie ou les effets indésirables des traitements. C’est pourquoi, il est important de trouver une solution pour pouvoir vivre avec ses émotions. Pas forcément seul : on peut se faire aider !

On peut échanger avec ses proches et, quand ça n’est pas possible (ils ne sont pas disponibles / vous souhaitez les épargner…), par un professionnel ! « Le psy ne va pas changer ce qui arrive aux patients. Mais il travaille avec eux à modifier la façon dont ils se représentent les événements. Et il est important de se rendre compte que si l’on accepte, on évite d’ajouter de la souffrance à la souffrance » explique Giacomo de Falco, psycho-oncologue au CHU de Lille.

Ça peut aider :

Annoncer sa maladie à ses proches est une étape importante et redoutée à la fois. Pour autant, il est fortement conseillé d’informer son entourage même si l’on préfèrerait le protéger. Ce qui n’empêche pas d’attendre d’avoir soi-même dépassé le stade du choc de l’annonce pour le faire.

Comment le dire aux enfants ? Il n’y a pas de conseil miracle. Mais on peut procéder par étape : utiliser des mots simples pour annoncer la maladie à partir du moment où l’on a des perspectives de traitement ; attendre les questions plutôt que donner des informations qui peuvent parasiter la compréhension ; exprimer ses émotions (les enfants sentent le décalage entre les paroles et l’état émotionnel, inutile de les baratiner !) : parler au présent (« je suis malade », « je me soigne », « les docteurs me donnent des médicaments pour combattre la maladie »…

Contrairement à ce que l’on croit parfois, « ne pas en parler » ne protège pas l’autre. Sans informations de votre part, il « suppose », il « imagine »… Mieux vaut dire ce qu’il en est plutôt que de le taire à vos proches.

Quand les émotions se bousculent, mettre des mots sur les maux aide à sortir du brouillard émotionnel (certains placent ensuite les papiers dans une boite qu’ils referment soigneusement pour tenir les pensées négatives à distance).

Continuer de prendre soin de soi

De l’annonce de la maladie jusqu’à la rémission, on a besoin de beaucoup d’énergie. Il est donc essentiel de préserver ses ressources et de savoir où en trouver si nécessaire.  Par exemple, en préférant une activité qui vous régénère (méditation, yoga, sophrologie, marche… ) à toute occupation qui vous épuise (comme la recherche sur internet d’informations sur la maladie).

Pendant le traitement, des pauses s’imposent pour « reprendre son souffle » : il s’agit de moments qui requinquent, que ce soit une papote entre potes, un moment au soleil, une séance de massages, un week-end au calme…

L’activité physique, quand elle est compatible avec le traitement, contribue à se délester du stress, des tensions… et aide à lutter contre la fatigue.

Si l’on se sent dépossédé de son existence par la maladie ou les traitements, reprendre les rênes de son destin aide souvent à aller mieux. Et ça peut passer par de toutes petites choses, du moment qu’on décide de… Il s’agit de reprendre les manettes quand c’est possible, plutôt que subir. Quand la maladie est là, on a l’impression de perdre le contrôle. Mais l’a-t-on jamais vraiment eu ? Vivre avec le cancer bouscule les certitudes et confronte chacun avec ses croyances, ses angoisses, la peur de mourir… et aussi, pour la plupart, avec une profonde envie de vivre. Or, pour avancer on a besoin de projets. Qu’ils soient petits ou grands, parlez-en aux soignants qui s’organiseront autant que possible pour adapter le planning de vos examens / soins à vos plans.

Pour continuer votre lecture