La fin des régimes et autres dictats de la minceur !
Enchainer les régimes restrictifs revient la plupart du temps à enchainer les kilos… Alors qu’avec une alimentation soignée doublée d’une activité physique régulière on atteint des résultats autrement plus satisfaisants ! Explications avec Nelly Paquin, pharmacienne wellpharma à Cruseilles : vers la fin des régimes !
Tous les ans c’est la même petite musique : il faudrait ABSOLUMENT préparer son corps pour l’été… Dans la perspective de le dévoiler avec l’arrivée des beaux jours. Une injonction (de plus) faite aux femmes qui se devraient d’arborer un corps mince et musclé le «summer body» avant d’envisager de se mettre en maillot sur la plage.
Résultat ? Tous les ans, au printemps, nombreuses sont celles qui se mettent au régime de façon effrénée voire irraisonnée.
Pourtant depuis quelques années, une autre petite musique se fait entendre : tout ça ne sert à rien. Pire : les régimes font grossir ! Mais comment est-ce possible ?
En fait, les régimes font toujours maigrir dans un premier temps, quels qu’ils soient !Et pour une bonne raison : en privant l’organisme de la ration calorique dont il a besoin pour assurer son fonctionnement (en supprimant le sucre, le gras,…), on perd du poids. Là où ça se corse, c’est quand on veut rester mince.
Tous les abonnés au régime peuvent en témoigner : non seulement ils ont repris ce qu’ils avaient perdu mais, ils ont pris quelques kilos en plus. Pourquoi ?
« Il existe plusieurs types de tissus adipeux, développe Nelly Paquin, pharmacienne wellpharma. D’un côté la graisse blanche, constituée d’adipocytes blancs, dont le rôle est de stocker l’énergie fournie par l’alimentation pour la transmettre à l’organisme quand il en a besoin. De l’autre la graisse brune, constituée d’adipocytes bruns qui ont tendance, eux, à brûler les graisses pour réguler la température corporelle. Mais les adipocytes blancs sont les plus nombreux chez l’adulte et se multiplient si besoin: ils grossissent en fonction de la quantité d’énergie à stocker puis se multiplient quand leur capacité n’est plus suffisante. »
C’est ainsi que quand on mange trop, sur une période prolongée, de nouveaux adipocytes apparaissent et se mettent à l’œuvre. Résultat : ils grossissent à leur tour… et nous avec ! C’est ainsi que les adipocytes qui ont permis à notre espèce de survivre aux temps de disette, sont aujourd’hui le pire cauchemar de celles qui veulent perdre du poids car ils ont un « défaut » : ils ne meurent jamais. Ils se vident mais sont toujours prêts à se ravitailler à la première occasion.
Phénomène aggravé par le fait qu’au cours d’un régime on perd du gras… Mais aussi du muscle qui, on le sait, brûle des calories. Résultat ? Quand on arrête le régime, l’organisme a tendance à re-stocker fissa ! Et en plus, comme on est moins musclé, il brûle moins de calories au repos. C’est ce qu’on appelle la double peine (triple, si on prend en compte le régime) !
On vous passe les autres méfaits des régimes à répétition qui perturbent et appauvrissent la flore intestinale… Avec des conséquences néfastes sur la peau, le sommeil, le moral…
Vous l’aurez compris : si vous souhaitez être au top de votre forme cet été, choisir de suivre un régime alimentaire restrictif ressemble à une vraie mauvaise idée.
En revanche, pour se sentir mieux, il est souvent plus profitable de reprendre en mains son alimentation. Et, plus globalement, son mode de vie. Concrètement ? Manger varié et équilibré en prenant soin de soin de son assiette. Commencer par éviter les plats préparés et de façon plus générale. Essayer de manger ce qu’on prépare soi-même le plus souvent possible. C’est la meilleure façon de savoir ce qu’on avale et de maitriser les quantités de gras, de sel, de sucre… Qu’on ingurgite. Ça a l’air tout bête mais si l’on fait vraiment attention, on va sans doute manger plus léger. Et en tout cas, on n’ingurgitera plus d’aliments ultra-transformés, d’additifs en tous genres, ni de gras et sucres cachés !
Ensuite, bien sûr, il est toujours conseillé de choisir des aliments frais et de saison, locaux et bio quand c’est possible pour profiter des bienfaits de la nature (vitamines, etc.).
Enfin, l’OMS est formelle : on est foutu, on mange trop… de viande !
« Plus exactement, on mange trop d’oméga 6, précise Nelly Paquin. Ce qui veut dire qu’on devrait diminuer notre consommation de viande rouge pour préférer les viandes blanches « bleu-blanc-cœur* ». Manger des poissons gras trois fois par semaine. Varier les plaisirs avec des protéines végétales (soja sans exagérer, mais aussi céréales…). »
label qui garantit une viande nourrie aux oméga 3
À partir de là, on devrait déjà se sentir mieux dans notre corps. Surtout si on aide son organisme à mieux affronter les changements de saison(une petite détox ?). Et à renforcer ses défenses (pensez aux aliments lactofermentés). Les accros au sucre peuvent également avoir recours au chrome pour tempérer leurs envies (demandez conseil à votre pharmacien).
Vous voulez faire plus ? Vous avez raison : le combo gagnant, c’est de manger mieux et bouger plus.
« Le meilleur régime, c’est celui qu’on peut suivre toute sa vie parce que c’est un compromis tenable entre frustrations et alimentation saine. Doublé d’une activité physique réaliste et régulière », martèle Nelly Paquin. Là encore, on ne se fixe pas d’objectifs déraisonnables dont on sait avant de commencer qu’on ne les atteindra pas. En revanche, on s’applique à pratiquer tous les jours une activité physique pas forcément intense mais d’une durée minimum de 30 minutes : marche, vélo… »
Cette activité physique sera d’autant plus bénéfique qu’elle va nous aider à combattre le stress, lequel a vite fait de s’inviter dans l’équation et de faire grimper l’addition (calorique).
« Il faut bien comprendre que la minceur est une utopie biologique : la plupart des organismes ne sont pas faits pour ça, explique la pharmacienne. En revanche, manger mieux et pratiquer une activité physique pour se sentir en forme est à la portée du plus grand nombre ! »
Quand on ne sait pas très bien comment équilibrer son alimentation, on peut consulter un nutritionniste ou un diététicien, ou même demander conseil à son pharmacien.