Luxation de l’épaule
Le mécanisme de l’épaule
L’épaule présente deux articulations qui fonctionnent ensemble et qui permettent au bras de bouger :
► L’articulation scapulo-humérale est située entre l’omoplate et l’humérus (c’est-à-dire entre l’omoplate et le bras). C’est une articulation mobile : la tête de l’articulation, qui correspond à l’extrémité sphérique de l’humérus, s’emboîte dans la partie concave de l’omoplate, appelée glène. Elle permet au bras de faire des mouvements circulaires orientés à l’avant du corps.
► L’articulation acromio-claviculaire est située entre la clavicule et l’acromion qui est la partie de l’omoplate qui forme l’extrémité de l’épaule. Elle permet de lever le bras au-dessus de la tête
Les différents types de luxation de l’épaule
Dans le langage courant, la luxation de l’épaule concerne l’articulation scapulo-humérale. Mais il faut savoir qu’il existe d’autres types de luxations de l’épaule : luxation de l’articulation acromio-claviculaire ou de l’articulation sterno-claviculaire (entre le sternum et la clavicule). Certaines activités sont à risque élevé de luxation de l’épaule tels que les sports de contacts violents (rugby, judo, hockey), de vitesse (ski) ou à risque de chute violente (équitation).
Les symptômes
Les signes de luxation de l’épaule sont :
► L’impression de « déboîtement articulaire » qui est généralement bien décrite par la personne blessée.
► La douleur : une luxation d’épaule est très douloureuse. La personne blessée se présente alors spontanément dans la position qui la soulage le plus, c’est-à-dire le bras plaqué contre le thorax avec le coude plié et l’avant-bras soutenu par l’autre bras. En palpant l’aisselle, il est possible de sentir la tête de l’humérus.
Le diagnostic ne nécessite aucun examen complémentaire. Cependant, une radiographie standard de l’épaule est toujours réalisée avant la réduction pour rechercher des lésions associées, comme par exemple une fracture, et, après la réduction, pour vérifier que la tête de l’humérus a bien retrouvé sa place.
Toute luxation de l’épaule peut se compliquer. Parmi les complications possibles les plus fréquentes, on retrouve un risque de fracture associée d’un des os de l’épaule ou encore une lésion nerveuse, en particulier des nerfs constituant le plexus brachial (qui innerve le bras), qui peut être responsable de paralysie du bras si elle n’est pas prise en charge rapidement.
Le traitement
Le traitement de la luxation d’épaule consiste en :
► Une manœuvre de réduction de la luxation sous anesthésie locale faite par un médecin exercé (médecin des urgences, médecin du sport ou chirurgien orthopédiste). Exceptionnellement, en cas d’échec de la manœuvre de réduction sous anesthésie locale, une réduction sous anesthésie générale sera effectuée au bloc opératoire par un chirurgien orthopédiste. Attention : la réduction par soi-même d’une luxation de l’épaule sur le terrain de sport ou sur le lieu de l’accident ne doit pas être tentée au prétexte que « c’est encore chaud » car il existe des risques de complication secondaire de la luxation liés à une manœuvre mal effectuée.
► Une immobilisation du bras contre le thorax avec le « coude au corps » pendant au moins 3 semaines à l’aide d’une écharpe d’immobilisation d’épaule appelée aussi attelle de Dujarrier.
► Un traitement anti-douleur : il sera prescrit les premiers jours suivant la luxation.
► Une rééducation de l’épaule : elle est indispensable pour récupérer la fonction de l’épaule et prévenir les récidives.
Il est très important de bien suivre le traitement et en particulier le temps d’immobilisation afin d’éviter le risque de récidive qui est élevé chez le sujet jeune. En cas de récidives fréquentes, un traitement chirurgical de stabilisation pourra être proposé par un chirurgien orthopédiste.