Qu’est-ce que l’hypothyroïdie ?
La thyroïde est une glande en forme de papillon située sous la pomme d’Adam, en avant de la trachée et impalpable, normalement. Sous le contrôle de l’hypophyse, elle-même gérée par l’hypothalamus, elle sécrète les hormones thyroïdiennes -T3 et T4- qui jouent un rôle très important dans notre organisme. Pour bien fonctionner, la thyroïde a besoin d’iode que l’on trouve dans le sel iodé, les poissons, les fruits de mer…
La thyroïde : une glande essentielle
Les hormones thyroïdiennes régulent le métabolisme de nos cellules, contrôlent l’énergie musculaire et la température du corps, arbitrent l’utilisation et la transformation des glucides, lipides et protides que nous ingérons, influent sur notre humeur, agissent sur notre rythme cardiaque, la motricité de notre tube digestif, contribuent au développement et à la croissance de l’enfant… Bref, elles tiennent un rôle essentiel dans le management de notre métabolisme de base.
L’hypothyroïdie, le trouble le plus fréquent
Plusieurs maladies entrainent un dysfonctionnement de la thyroïde. Quand elle se met à produire trop d’hormones thyroïdiennes, on parle d’hyperthyroïdie ; mais quand elle n’en produit plus assez, il s’agit d’une hypothyroïdie, le trouble le plus fréquent de la glande thyroïdienne, trois fois plus répandu chez les femmes que les hommes.
Les cause de l’hypothyroïdie
L’hypothyroïdie peut avoir plusieurs causes, la première étant la carence en iode. Dans nos pays, développés où l’iode est présente en quantité suffisante dans l’alimentation, l’hypothyroïdie est principalement imputable à des maladies auto-immunes, un traitement médicamenteux ou un acte médical. Plus rares sont les hypothyroïdies congénitales, celles qui surviennent en réaction à une infection virale (thyroïdite de Quervain) ou à la suite d’une maladie, d’une chirurgie ou encore d’une radiothérapie cérébrale, d’une méningite…
Des symptômes nombreux…
Souvent, c’est un faisceau de symptômes qui amène le médecin traitant à suspecter une hypothyroïdie. La personne concernée peut se sentir fatiguée, voire somnolente même en pleine journée, frileuse, constipée, elle peut rencontrer des difficultés à se concentrer, prendre du poids et en même temps ne plus avoir d’appétit, voir ses règles devenir irrégulières, sa libido s’évanouir, son rythme cardiaque ralentir…
… et variés
Et ça n’est pas tout ! En effet, la peau a tendance à pâlir et sécher, les cheveux à devenir comme de la paille et les poils sont plus rares. On peut parfois observer que la voix est plus rauque, que les paupières, mais aussi la peau des mains et des pieds sont gonflées, l’audition baisse, on ronfle… tout ceci à cause de l’infiltration des tissus par des liquides du métabolisme. Les muscles ne sont pas épargnés : bonjour les crampes, douleurs ou raideurs musculaires !
Comment établir un diagnostic ?
Le médecin commence généralement par palper la thyroïde qui peut être très gonflée (on parle de goitre). Ou à peine palpable… Il peut ensuite demander un examen sanguin afin de mesurer la TSH (l’hormone de l’hypophyse qui garantit l’équilibre des hormones thyroïdiennes dans l’organisme). Si ce taux est anormal, un autre examen contrôlera le taux de T4L (hormone thyroïdienne). Une échographie pourra également être prescrite si le médecin suspecte la présence d’un nodule, s’il ne réussit pas à palper correctement le cou de la patiente ou si cette dernière a des difficultés à respirer ou à avaler, si sa voix a changé… Selon la cause de l’hypothyroïdie (atteinte de la glande thyroïdienne ou de l’hypophyse), on pourra alors observer une thyroïde particulièrement gonflée ou atrophiée. D’autres examens (biologie ou imagerie) peuvent être utiles pour en savoir plus sur la maladie.
Un traitement à vie
On traite l’hypothyroïdie, et donc le déficit hormonal, avec un traitement médicamenteux substitutif à prendre à vie, une fois par jour et à horaires réguliers. Le patient ressent une amélioration de son état généralement dans les trois semaines. Cependant, il fera l’objet d’une surveillance régulière pour veiller à l’équilibre thyroïdien.
Sources :